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Plastique : la pollution marine - My Boo Company

Plastique : la pollution marine

La pollution de nos océans est un problème majeur aujourd’hui. Dans notre article précédent (ici), nous avions fait un bien triste constat… Dans nos océans flottent 150 MT de déchets plastiques auxquels s’ajoutent 8 MT supplémentaires chaque année. Cela représente environ 210 kg par seconde! Le plastique est donc omniprésent en mer. En effet, on estime à près de 90% la surface maritime polluée, et la quantité de plastique est 10 fois supérieure à celle du plancton. Aucun milieu marin n’est épargné, pas même les eaux antarctiques (expédition Tara, 2011).

Légende de la carte à la Une :
Zone de concentration des déchets plastiques marins (éléments par km2, voir la légende des couleurs), en fonction de quatre classes de taille (0,33-1mm, 1,01-4,75mm, 4,76-200mm, et >200mm). D’après Marcus Eriksen et al., Plos one (2014).

OFNI : Objets Flottants Non Identifiés ?

En général, on nous parle seulement de la pollution visible, celle des macro-déchets flottant en surface ou entre deux eaux. Mais, et celle que l’on ne voit pas ? Aujourd’hui, on commence à peine à en découvrir l’ampleur…

La quantité de détritus reposant dans les fonds marins (du littoral aux grandes profondeurs) est inconnue. Ce que l’on sait, c’est qu’avec les températures et la luminosité qui y règnent il est impossible que les plastiques se décomposent : ils sont là ad vitam æternam (à jamais, quoi)…

Enfin, jusqu’à très récemment, on n’avait jamais entendu parler de la présence des micro-plastiques et des substances chimiques issues du plastique. D’abord focalisée sur les gros objets flottants, la communauté scientifique a longtemps boudé cette forme de pollution plastique bien moins visible. Alors, on vous en dit un peu plus dans cet article!

Tri des micro plastiques

Tri des micro-plastiques lors de l’expédition Tara Méditerranée (2015), © N. Pansiot / Tara Expéditions

D’où provient cette pollution par les micro-plastiques ?

Les micro-plastiques correspondent à des fragments de taille inférieure à 5mm. Très stables, ils peuvent persister jusqu’à 1000 ans dans le milieu marin. Depuis peu, des études laissent entrevoir l’ampleur du phénomène et sa répartition. Néanmoins, beaucoup reste à faire : leurs impacts sur l’environnement restent encore quasi-méconnus. On vous en parle quand même un peu ici (à venir)! Mais d’où proviennent-ils ?

Une partie, dite primaire, est directement issue de nos produits : cosmétiques, dentifrices, granulés industriels, textiles, peintures… D’autres, les micro-plastiques secondaires, sont issus de la fragmentation des macro-plastiques. Ils sont extrêmement abondants, car leur source est inépuisable : ce sont nos 8 MT de détritus déversés par an dans les océans…

Lorsqu’un déchet plastique arrive en mer, il est d’abord fragilisé par des dégradations physiques et chimiques (vagues, température, UV, oxydation, etc.), réduisant le plastique en morceaux de plus petite taille. Ensuite intervient la dégradation biologique grâce au biofilm, une fine couche pleine de bactéries différentes. Leurs actions sont mécaniques, par l’agrandissement de fissures déjà existantes, et chimiques, par la sécrétion de molécules qui cassent le plastique en morceaux encore plus petits. La seule chose que l’on sache sur ces bactéries, c’est que la bio-détérioration est très lente (>100 ans) et que le plastique est dégradé uniquement par certaines espèces qui restent à déterminer. Actuellement, nous ne connaissons pas vraiment leur capacité réelle de dégradation des plastiques…

Des substances chimiques dans le plastique ?

Le plastique est composé d’une résine de base à laquelle sont additionnées de nombreuses substances chimiques… La matière brute correspond à un polymère – de grosses molécules composées de nombreuses petites unités se répétant – qui dérive du pétrole, du gaz naturel ou du charbon. On ajoute ensuite de nombreux additifs tels que des plastifiants, des charges, des colorants, des ignifugeants, des stabilisants, etc. Ces substances confèrent au plastique les propriétés recherchées ou une meilleure résistance à la chaleur et à la dégradation.

Lorsque ce plastique se trouve rejeté dans notre environnement, il libère les produits chimiques qui lui ont été additionnés, tels que les phtalates ou le bisphénol A (BPA) très utilisés comme plastifiants. Comme si cela n’était pas suffisant, à ce premier danger s’ajoute le fait que les plastiques absorbent toutes les molécules qu’ils rencontrent… En effet, ce sont de véritables éponges pour les polluants organiques persistants, des molécules complexes rejetées par l’activité humaine – provenant des pesticides, des combustions, des produits chimiques industriels… Toutes ces substances nocives (polluants et additifs) rendent le plastique résistant à la dégradation et à la bio-détérioration. Ainsi, elles resteront très longtemps présentes dans l’environnement, allongeant leur durée de dangerosité.

Le 7e continent

Les déchets plastiques déversés en mer dérivent pendant des années au gré des courants. Les macro-déchets et les micro-plastiques finissent par être piégés au centre de tourbillons géants, les gyres. Ce sont des zones de convergence des courants marins, qui sont au nombre de cinq : Pacifique Nord, Pacifique Sud, Atlantique Nord, Atlantique Sud et Indien. L’existence de ces zones de concentration de plastiques a longtemps été ignorée, voire niée. Non visibles sur les images satellites, elles sont situées en général en dehors des routes maritimes habituelles.

Septième contient

Carte simplifiée des courants marins montrant l’emplacement des cinq gyres et des plaques principales de déchets plastiques, © Lemonde.fr

Ce n’est qu’en 1997 que l’océanographe et navigateur Charles Moore tomba par hasard sur le plus grand de ces gyres. Ce dernier a été surnommé le Great Pacific Garbage Patch (grande poubelle du Pacifique). Situé dans le Pacifique Nord, il couvre une surface de 3,4 millions de km2, ce qui correspond à six fois la France. Ce « continent de plastiques » est en réalité une « soupe de plastiques ». Il s’agit en fait d’une forte concentration de détritus flottants qui s’accumulent jusqu’à 30 mètres de profondeur. Quelques macro-déchets, mais surtout des micro-plastiques qui prédominent largement.

Plusieurs expéditions depuis 1999 tentent de recenser la densité des débris plastiques dans tous les océans. Par exemple, la campagne Tara de 2014 (ici) a permis de déterminer que la Méditerranée possède la densité moyenne de plastiques la plus importante au monde. 115000 particules par km2 y ont été dénombrées. Cela représente 250 milliards de particules plastiques pour un poids de 500 tonnes.

Par ailleurs, une compilation des données recueillies lors des différentes expéditions a été publiée en 2014 (ici mais c’est en english!). Un chiffre d’une pollution de 5250 milliards de débris plastiques de toutes tailles a été avancé…

Densité plastique

Cartes de répartition des densités de déchets plastiques océaniques (nombre par km2, voir la légende des couleurs) en fonction de quatre classes de taille (0,33-1mm, 1,01-4,75mm, 4,76-200mm, et >200mm). D’après Marcus Eriksen et al., Plos one (2014)

Quels effets de ces micro-plastiques sur l’écosystème marin ?

Dans notre prochain article, on s’intéresse aux effets de cette « soupe » sur les organismes vivants en mer. Ben, oui… Ces micro-fragments et les molécules chimiques sont ingérés par les poissons ainsi que par le plancton lui-même, base de toutes les chaînes alimentaires marines.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter nos sources :

  • Plastic Pollution in the World’s Oceans: More than 5 Trillion Plastic Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at Sea, Marcus Eriksen et al., Plos one (2014) : ici
  • Expéditions Tara :
  • Océans de plastique : par là
  • Micro-Plastiques, tristes océans : c’est ici
  • Les larmes de sirènes font pleurer la mer : ici là
  • Tara et le plastique : ressources d’actualités
  • Article du Monde :
  • Chez Sciences et Avenir : ici
  • Encore un article, mais c’est chez Geo : c’est par là
  • Geopolis sur FranceTV : ici là
  • Et enfin, article de Tout Vert : c’est là

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